Nouveau Musée d’art et d’histoire: la commission externe délivre ses premières propositions

Comment, d’une petite bourgade, Genève est-elle devenue cette ville multiculturelle et internationale connue dans le monde entier? Telle est la question à laquelle le nouveau Musée d’art et d’histoire de Genève se doit de répondre. Le projet imaginé comme un «campus muséal au cœur de la cité» trouvera sa place sur le site Charles-Galland rénové et étendu, en tenant compte des contraintes liées à la protection du patrimoine bâti.

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Le Conseil administratif de la Ville de Genève souscrit aux orientations présentées par la commission externe et l’invite à poursuivre et développer ses propositions d’ici juin 2018 dans la perspective d’ouvrir un concours international d’architecture.

Poser un regard neuf

En juin 2016 afin de relancer le projet d’un nouveau MAH sur une base cohérente et solide, le Conseil administratif désignait une commission externe ad hoc avec pour mission d’élaborer un projet muséal n’écartant aucune piste et possibilité. Après une année de travaux conduits sous la co-présidence de Jacques Hainard et de Roger Mayou, la commission a rendu son premier rapport intermédiaire (téléchargeable ci-dessous). Les intentions délivrées par les expert-e-s ont reçu un accueil unanime du Conseil administratif qui engage la commission à poursuivre et à développer l’option retenue.

Un projet, une équipe, une collection

L’idée retenue est de créer:

  • une exposition de référence en deux parties: une trame narrative et des «cabinets» de collections spéciales. La trame narrative de l’exposition de référence remontera le cours de l’histoire genevoise jusqu’aux origines. Raconter cette histoire, jalonnée d’œuvres, d’objets et de personnages emblématiques, suppose de porter un regard neuf sur les collections, de les décloisonner, de les intégrer, de les penser comme un tout cohérent et pertinent. Conjugué avec les outils muséographiques les plus modernes, cet itinéraire permettra de mieux appréhender la complexité du monde et de l’histoire. Les cabinets accueilleront les collections spéciales, autrement dit des assemblages d’objets de typologie identique permettant, par exemple, de porter un éclairage particulier sur les collections par le biais d’un thème.
  • des expositions temporaires de haut niveau. Pour s’inscrire dans le paysage muséal européen, le nouveau MAH développera son originalité avec des expositions audacieuses en lien avec l’histoire et l’actualité, en se dotant d’une salle temporaire aux standards contemporains.
  • un centre scientifique, véritable Learning Center dédié aux arts et à l’histoire. Pour conférer une meilleure assise scientifique au musée, un centre scientifique, accessible aux chercheurs, aux étudiants et aux publics spécialisés, conçu comme un incubateur d’idées en lien organique avec l’Université et les autres hautes écoles, sera développé, veillant également  à assurer une mission de vulgarisation scientifique étendue.
  • des espaces d’accueil, de service et de médiation culturelle, qui mettent les publics au cœur du dispositif. Le bâtiment de la Haute Ecole d’Art et de Design (HEAD) ouvrira de beaux espaces pour des ateliers pédagogiques, des salles d’expérimentation pour les enfants et les jeunes, des lieux de conférence et de rencontre. Ce lieu sera aussi idéal pour accueillir restaurant, café, librairie-boutique et autres services. «Rassembler des pièces éparses, densifier, recentrer les équipes, les collections et les espaces autour d’une vision partagée et porteuse» c’est l’orientation donnée au nouveau projet par la commission d’expert-e.

Un lieu: le site de Charles-Galland rénové et étendu

Le nouveau MAH trouvera place sur son site historique au cœur de la cité. Imaginé comme un campus muséal, il se composera d’un ensemble de bâtiments comprenant Charles-Galland agrandi en sous-sol et rejoignant l’édifice actuellement occupé par la HEAD, sur le Boulevard helvétique. Cette implantation présente l’avantage de satisfaire l’ensemble des objectifs du projet en libérant et en créant les espaces nécessaires. Rassembler l’ensemble des collections dans un même lieu suppose de renoncer à l’affiliation du Musée Rath et de la Maison Tavel au MAH et de revoir leur affectation. Ce choix d’implantation a été retenu à l’unanimité par les membres de la commission après un examen détaillé et argumenté de plusieurs scénarios.

Co-construire le musée de demain

Cette première esquisse s’est dessinée avec l’apport des parties prenantes consultées sur la base de 61 auditions et entretiens conduits par la commission externe entre septembre 2016 et mai 2017.

La démarche participative sera renforcée et étendue avec la création d’une Maison du Projet installée au Musée Rath, à l’issue de l’exposition Hodler//Parallélisme programmée en 2018. Cette Maison du projet permettra d’associer le public à l’élaboration du projet en expérimentant des thèmes pour l’exposition de référence, en testant des idées, en exprimant des «coups de cœur», etc. Elle aura également une vocation d’exposition pendant toute la durée de fermeture liée aux travaux afin de ne pas priver les visiteurs - d’ici et d’ailleurs - des œuvres phares de la collection.

Avec l’accord de principe du Conseil administratif sur ces grandes orientations proposées, une première étape est franchie. La commission d’expert-e-s est désormais chargée d’approfondir d’ici décembre 2017 les lignes directrices du scénario choisi en s’appuyant notamment sur les compétences et l’expérience des équipes du MAH. La restitution du rapport final en juin 2018 permettra l’ouverture du concours d’architecture en 2019.

Composition de la commission externe

Co-présidents
M. Jacques Hainard, ancien directeur du Musée d’ethnographie de Neuchâtel et du Musée d’ethnographie de Genève (MEG);
M. Roger Mayou, directeur du Musée international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (MICR).
Membres
Mme Fanni Fetzer, directrice du Kunstmuseum Luzer;
Mme Martine Gosselink, conservatrice responsable du Département d’histoire du Rijksmuseum d’Amsterdam;
Mme Hélène Lafont-Couturier, directrice du Musée des Confluences de Lyon;
M. Jean-Luc Martinez, président-directeur du Louvre de Paris.

Contact

Ville de Genève - Département de la culture et de la transition numérique (DCTN)

Félicien Mazzola

Article modifié le 25.09.2023 à 17:20