Anecdotes du quartier Grottes Saint-Gervais

Le saviez-vous? A la fois horloger, montagnard et politique, Grottes Saint-Gervais est un quartier aux multiples facettes.

Le cœur de l’horlogerie genevoise

Jusque vers 1859, la population des Grottes et de Saint-Gervais se compose essentiellement d’artisan-e-s de l’horlogerie. Les ateliers de «cabinotiers» fleurissent dans le quartier et contribuent à la réputation internationale de la ville. Ces ouvriers et ouvrières travaillent pour l’horlogerie dans un cabinet. Ils et elles peuvent être spécialisé-e-s en bijouterie, gravure, horlogerie…

Mais le quartier des Grottes Saint-Gervais accueille aussi d’autres types d’artisanat et d’industrie. On y fabrique notamment du savon et des bougies. La rue de l’Industrie témoigne de ce passé travailleur.

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Des chalets au cœur de la ville

Dans la seconde moitié du XIXe siècle, la mode «chalet suisse» fait fureur dans le quartier. Jusqu’en 1914, les façades en bois découpé et les portes décorées de petits cœurs se multiplient dans le quartier. La Maison Verte de la place des Grottes est aujourd’hui le dernier témoin de cette époque. Elle abrite l’Association des amis des Grottes.

Un quartier engagé politiquement

Au cours de leur histoire, les habitant-e-s des Grottes et de Saint-Gervais se sont volontiers opposé-e-s à l’aristocratie de la ville. Après la réunion de la Première Internationale à Genève en 1867, ils créent des coopératives de production et de consommation. Une des premières épiceries coopératives voit le jour. Le journal communiste-anarchiste «Le Révolté» est fondé en 1879 dans le quartier. Il est publié au 24, rue des Grottes jusqu’à son déplacement à Paris en 1885.

Ce passé frondeur est ranimé cent ans plus tard, en 1975. Menacé de démolition, le quartier se mobilise. On occupe les nombreux appartements laissés à l’abandon. Une vie communautaire s’organise: crèche, ateliers réunis, maison de la musique, cantine populaire, marchés… Habitant-e-s, occupant-e-s et sympathisant-e-s luttent pour sauver les Grottes. En 1978, les projets de destruction sont abandonnés au profit de rénovations.

Gare de Cornavin d’abord privée

La gare de Cornavin est inaugurée en mars 1858. Les festivités durent trois jours: drapeaux, cortèges, musiques, feux d’artifice, carrousels, discours… D’abord privée, la gare est détruite par un incendie en 1909, restaurée et rachetée en 1912 par les CFF. Reconstruite entre 1927 et 1933, elle prend l’aspect que nous lui connaissons maintenant.

Qui sont les «bras-pendants»?

Les personnes Sans Domicile Fixe (SDF) étaient autrefois appelés «bras-pendants». Ils vivaient principalement à Montbrillant et aux Cropettes. Proches de la gare, ils pouvaient y gagner quelques sous en portant des paquets.

Article modifié le 16.02.2021 à 14:23